Près de 200 parents et enfants du canton de Fayence, dans le Var, ont manifesté ce samedi matin pour réclamer, une nouvelle fois, la construction d’un lycée à Montauroux.

Ce samedi, ils ont symboliquement construit le premier mur. Ça fait 25 ans que l’établissement est en projet, mais rien ne sort de terre. Les élèves des deux collèges de Fayence et Montauroux doivent toujours se rendre à St Raphaël, Le Muy, Grasse ou Cannes pour étudier.

« Il y a une crainte pour les résultats scolaires »

Face à cette situation, Samia Clair, une habitant du canton, est très en colère alors que son fils n’est encore qu’en 6e : « Il y a une crainte pour les résultats scolaires. Il y a une inégalité par rapport à d’autres lycéens. Effectivement, pour être à 8h au lycée, il faut qu’ils se lèvent à 6h du matin et le soir ils vont rentrer à 19h30, il faut qu’ils mangent, il faut qu’ils fassent leur travail.

Et il est hors de question que mon enfant, qui aura 14 ans en seconde, reste à 7h du matin au bord de la route. D’ailleurs les bus ne les ramassent pas, ils leur passent devant. Et quand ils les prennent, ce sont des bus surchargés, donc des accidents potentiels par négligence.

Aujourd’hui, les parents sont mis en porte-à-faux par rapport à leur emploi pour pouvoir emmener eux-mêmes leurs enfants. C’est ce que j’envisage moi-même. Je travaille sur Antibes, mais je dois, deux heures avant, aller vers Le Muy ».

« ​La plus grosse annonce c’était en 2017 par Christian Estrosi juste avant les élections »

Christian Estrosi et Renaud Muselier étaient pourtant venus en grande pompes inaugurer le début des travaux en 2017, puis plus rien. Un autre projet, au Luc, lui aurait été préféré. Ça met en rogne Nicolas Rouby, le porte-parole du collectif des parents d’élèves en Pays de Fayence

« La plus grosse annonce c’était en 2017 par Christian Estrosi qui était président de la région qui a fait un grand cérémonial juste avant les élections. Comme par hasard ils nous ont fait de belles promesses qui ont été renouvelé en 2018 où Christian Estrosi et Renaud Muselier disant un langage de vérité : oui on tiendra nos engagements, oui on fera ce lycée.  Toutes ses promesses n’ont jamais été tenues. La promesse de l’éducation n’est pas tenue ».

« On attend depuis vingt-cinq ans »

Pourtant, le terrain pour construire ce lycée est prêt depuis des années, explique Jean-Yves Huet, le maire de Montauroux, solidaire de l’action des parents d’élèves

« On attend depuis vingt-cinq ans, le terrain est gardé par la mairie de Montauroux. On a planté des fleurs dessus avec un agriculteur en se disant que le jour où le lycée se fait on les enlève. On a des réunions régulièrement avec la région et avec le rectorat. Ils nous disent : nous, sur le plan des effectifs, on n’en a pas besoin.

Alors c’est un problème politique. Est ce que les politiques vont décider que oui, les enfants du territoire de Fayence ont le droit d’avoir un lycée à proximité de leur habitation ? »

La question reste pour le moment en suspens. Une nouvelle réunion de terrain aurait récemment été promise au collectif des parents d’élèves. A ce jour, rien n’est encore programmé.

Jacques Thérence