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« On perd une année de pluie tous les trois ans » : le bilan dressé en Dracénie
Lors de l’événement « Parlons eau » organisé par l’agglomération le samedi 10 février 2024, la ressource en eau a été au centre d’une conférence prolongée. Les spécialistes sont catégoriques : la situation en Dracénie est alarmante. Dehors, la pluie arrose généreusement Draguignan, mais François de Dianous, responsable de la gestion des eaux pluviales urbaines à Dracénie Provence Verdon agglomération (DPVa), ne se réjouit pas. Au contraire : « Pour combler notre déficit hydrique aggravé par quatre années de sécheresse, il faudrait que cette météo se poursuive pendant trois mois consécutifs. » Autant dire que cette perspective semble improbable.
Durant plus d’une heure lors de l’événement « Parlons eau », après l’intervention de l’artiste et militant camerounais Blick Bassy au théâtre de l’Esplanade, le spécialiste a présenté, avec l’aide de Karine Viciana, directrice de la Maison régionale de l’eau (MRE), les dernières données concernant l’état de la ressource en eau en Dracénie. « L’eau ne disparaît pas, elle voyage », affirme Karine Viciana, évoquant le grand cycle de l’eau. En Dracénie cependant, cette ressource précieuse semble prendre le large en s’évaporant.
« Depuis 2020, on perd une année de pluie tous les trois ans », illustre François de Dianous, comparant ce déficit à une dette impayée. En conséquence, les nappes phréatiques subissent « une baisse régulière et inévitable, avec des niveaux d’eau jamais atteints dans les mémoires ».
Les hydrologues ont observé cette tendance sur le forage de la Sainte-Barbe, à son niveau le plus bas jamais enregistré, ainsi que sur les 50 autres sources de forage en Dracénie : 10% sont taries, 30% sont en grand danger, 40% en danger, et le reste « encore en bon état ».
Et même lorsque les rivières se remplissent, comme c’est le cas à Trans-en-Provence avec les dernières pluies, « ce n’est qu’une question de jours, car l’eau ne fait que ruisseler ».