L’initiative a été récompensée par un prix Territoria, pour servir d’exemple ! L’idée d’une avocate niçoise, de mettre au point une poupée pour délier la parole des enfants.
Tout est parti d’un constat, explique Marie-Pierre Lazard. « Partout où on les interroge, que ce soit avec les médecins, avec les policiers, on se rend compte que les enfants pleurent les mots coincés dans la gorge. Ils ont beaucoup de mal à expliquer ce qu’il s’est passé. Ils ne veulent pas non plus mettre en cause leurs parents. Il y a énormément d’entrave à la libération naturelle de la parole ».
L’avocate, également conseillère municipale niçoise, a donc pensé à une poupée avec des organes génitaux pour pouvoir montrer dessus ce qu’il s’est passé « sans avoir à le dire ».
Ces poupées sont fabriquées, à Nice, par des bénévoles du CCAS comme Laure ou Bernadette. « On l’a fait avec beaucoup d’amour ». Non sans émotion, elles expliquent qu’elles savaient ce que ça allait apporter aux enfants « quelque chose qu’ils allaient pouvoir désigner, avec ce qu’ils ont vécu, c’est-à-dire l’horreur, mais ils ne sont pas capables de le dire ».
Barbara Thuillier avec JT / © Photo Barbara Thuillier